| … Si vous nous lisez, c’est certainement que la seule idée de prendre le large, par la mer ou la terre, est source d’excitation. L’esprit précède le corps dans une évasion plus ou moins planifiée. Tout comme sa cousine « liberté », le terme « voyage » et plus encore « voyage en mer », est chargé du poids du rêve et des peurs propres à chacun. La conception des uns et des autres diverge sur la façon dont il convient de vivre l’Ailleurs et de « faire » son voyage. Ajoutez la capacité individuelle à composer avec l’incertitude et à s’aventurer dans l’inconnu. Ainsi le visage familier d’un ami de longue date avec qui vous partez simplement en vacances peut se transformer en celui d’un parfait inconnu. |
| Dans mon esprit, l’âme du voyageur est insatiable. Elle n’en n’a jamais assez de s’exposer au nouveau, au différent, peut-être pour ce que l’expérience lui apprend sur elle-même. L’incertain, déstabilise avec plus ou moins de force selon qu’on s’abandonne, ou pas, à cette vie de nomade. Plus on est prêts à perdre, plus on aura à y gagner généralement. Réservons les lettres de noblesse de « marins voyageurs » à ceux qui s’y lancent corps et âme, préférant les défis de la nature à ceux des hommes. Quant à nous, les qualificatifs de plaisanciers curieux ou rôdeurs au long cours nous contentent pleinement. Il convient bien à notre situation familiale. Dans un esprit plus explorateur qu’aventurier pur sucre, notre truc c’est d’aller voir « juste encore » ce qu’il y a après ce virage. C’est flâner, prendre la route. C’est aussi dans le confort du connu... |
