On passe dans le journal !

Merci au journal de L’Omnibus pour cette parution !

Petite précision : nous sommes partis DE Martinique avec le bateau. Nous cherchions un Feeling 39Q et l’avons trouvé via un propriétaire français au Marin, en Martinique. Après avoir mandaté une première partie d’expertise qui s’est avérée positive, on a pris nos billets d’avion.

Django, un bateau, un mode de vie, des découvertes

Voilà bientôt 6 mois qu’on a tout quitté direction la Martinique pour embarquer avec notre moussaillon de presque 2 ans sur notre voilier de grande croisière Django, un Feeling 39 version quillard de 2001 du chantier Kirié. Nous faisons actuellement route vers Grenade pour y passer la saison cyclonique et vous écrivons de Bequia, l’île aux nuages des Grenadines.

Quitter le pays
Étonnant cet appel du large, nous direz-vous, pour un gars de Suchy et une Sainte-Crix. On a effectivement la chance de partager le même goût du voyage et de l’élément marin depuis tout minot. Le projet de voyage à la voile a tout naturellement commencé à germer dès notre rencontre. Le temps file toujours trop vite et c’est avec l’arrivée de notre garçon, 5 ans plus tard, qu’on s’est véritablement fixé une date de départ, motivés par l’envie de s’inventer une vie de famille qui nous ressemble et d’éveiller notre petit au monde en partant à sa rencontre.

À bien y penser, c’est cette décision qui aura été l’étape la plus difficile jusqu’ici ! C’est un peu comme lâcher le bord de la piscine quand on commence tout juste à nager. Certains spectateurs vous encourageront, d’autres vous transmettront leurs peurs. Sans compter les efforts pour s’extraire sereinement de notre système qui n’est pas conçu pour les nomades. Un projet de ce type se construit donc petit à petit, tant au plan personnel que financier.

Premiers émois
La mer a ce don d’amplifier les sens et les émotions. En quelques mois, on a vécu des moments de grand bonheur et de belles remises à l’ordre. Du canapé au cockpit, nos fantasmes d’avant le voyage sont bousculés par la réalité de notre nouvelle vie d’apprentis marins.

À commencer par le mal de mer qu’il s’agit de dompter. La sensation de glisse qu’on imagine confortablement installé sur son canapé prend rarement en compte les effets d’une mer formée au passage d’un canal sur 90% des estomacs …. Pour l’instant, nous évitons de nous lancer dans plus de 25 nœuds de vent, choisissons des routes qui ne feront pas trop gîter (pencher) le bateau et pour une durée maximum de 12 heures, exclusivement de jour. On le savait déjà mais l’alerte cyclone lors du récent passage de Beryl pas très loin de nos têtes a fini de nous convaincre de la nécessité d’an-ti-ci-per, maître-mot à bord. Jo bichonne notre bateau pour qu’il reste fiable en toutes circonstances. Heureusement qu’il aime ça car, entre les UVs et le sel marin, le matériel souffre et on n’a jamais fini !  Nos apprentissages en matière de navigation se poursuivent. Cela englobe la météo, la manutention du voilier, la connaissance des zones (la mer et les administrations…) ainsi que les procédures d’urgence. Tout est équilibre et la liberté que nous offre ce mode de vie comprend son lot de responsabilités pour que l’aventure reste un plaisir.

L’aventure d’une vie
Et bon sang, qu’elle belle ! On est surtout riches de temps, d’espace, de grand air. Nos nouveaux repères dans notre coquille au milieu de cette magnifique mer des Caraïbes sont dictés par des impératifs humains, naturels et mécaniques. Le rythme de croisière est maintenant bien calé entre temps de navigation, d’entretien du voilier, d’intendance, d’overdoses de baignades, de tchatches avec les bateaux copains, souvent des familles, venues d’un peu partout sur le globe. On se dégourdit régulièrement les mollets à terre. À chaque île son lot de surprises. Elles sont le sel du voyage, comme le musée de la baleine ici à Bequia puisque la pêche d’un seul spécimen par année y est encore pratiquée. Comme tous les enfants de son âge, notre garçon est à plein régime en termes d’apprentissages. Entre jeux, lectures et câlins, il donne des tours de winch, give five aux locaux, et saute joyeusement dans l’eau dès que possible. Traumatisé par la gueule préhistorique du dernier – et unique…- thazard pêché, il a un peu peur des poissons. Pendant le repas du soir d’il y a quelques temps, il était inquiet de bruits étranges dans l’eau (il fait nuit tôt ici et nous mangions à l’extérieur, dans le cockpit). J’y vais de mon laïus pour le rassurer sur le fait que les poissons, tant qu’on leur fiche la paix, c’est plutôt sympa. Ma phrase à peine terminée, un poisson volant s’écrase dans le cockpit ! Panique à bord ! Nous mangeons à l’intérieur le soir depuis …

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