Nicaragua : Le lac de lave du Volcan Masaya

Un volcan digne des portes de l’enfer

 

Hawai, Congo, Vanuatu, seuls 10 volcans éparpillés aux 4 coins du Monde sont connus pour leurs lacs de lave.

À un jet de pierre -volcanique- de notre hôtel, le volcan Masaya au Nicaragua est accessible en voiture d’où sa grande popularité.

Le site en soi est à couper le souffle.

Son cratère de magma bouillonant donne en effet un aperçu des forces en présence dans les entrailles de la planète qui ferait se retourner Jules Verne dans sa tombe.

Il remettrait sans l’ombre d’un doute le Professeur Lindenbrock et Axel à l’ouvrage pour le tome II de Voyage au centre de la Terre.

Arrivés en fin de journée, notre petit bus avale, rôdé, la petite route asphaltée en ficelle.

À notre droite, les teintes d’or, d’orange et d’anthracite du sol et du ciel qui tranchent avec la nature verdoyante de la région.

La zone est comme une pièce de patchwork qui détonne.

Fascinés par la roche en fusion qu’ils prenaient pour de l’or, les Conquistadores voyaient ici la bouche de l’enfer.

La croix de Bobadilla, du nom de l’administrateur colonial de l’époque, rappelle que l’endroit est chargé d’histoire.

Elle se voit très menue toutefois face au grandiose et magnétique cratère Santiago de 6km sur 11.5 de diamètre.

Une légende raconte que les Caciques descendaient par un chemin tenu secret dans le cratère pour consulter une vieille femme nue.

La sorcière aurait disparu à l’arrivée des Espagnols.

Le volcan qui murmurait à l’oreille des hommes

 

 

Le Masaya fait partie de l’arc volcanique qui s’étend du volcan Tacaná au Guatemala à Irazu au Costa Rica.

Cette chaîne résulte du glissement de la plaque de Cocos, côté Pacifique, sous la plaque Caraïbe.

C’est un volcan actif qui comptabilise plus de 19 éruptions depuis 1524 selon l’Université de l’État d’Oregon, dont la dernière en 2015.

Il est monitoré par l’INETER, l’Institut Nicaraguayen d’Études Territoriales, notamment par des capteurs qui relève les modifications de ses émanations.

Dans un reportage relayé sur la page facebook du National Geographic, le volcanologue Jeffrey B. Johnson explique qu’il écoute le volcan parler.

En effet, les modifications des infrasons imperceptibles par l’oreille humaine qu’il émet peuvent être considérées comme des signes annonciateurs d’une éruption !

Un groupe de chercheurs de Penn State University utilise également l’imagerie thermique satellite pour relever des données sur les mouvements du sol.

Son système d’approvisionnement sous-terrain en magma est particulièrement vaste et complexe. Il s’étend à plus de 2 miles autour du volcan.

Cela rend les prédictions d’éruption particulièrement difficiles et les différents types de monitorats sont complémentaires.

Une nouvelle éruption aurait le potentiel de toucher les 2 millions de personnes qui vivent dans un rayon de 12 miles autour du volcan comprenant l’aéroport international de Managua.

You May Also Like

Les baleines de Samanà

Une baleine peut peser jusqu’à 40 tonnes. Notre voilier en pèse 9… La baie ...

Redoutable Cap Hatteras, cimetière de l’Atlantique

Quand les courants et les vents contraires se rencontrent